Réveillon 2006

Je me doutais bien que rien ne pourrait égaler le dernier réveillon. D’abord parce que ma cuvée de jours de l’an mémorables, apparemment, c’est tous les 7 ans : 1991 à la Lauzade, 1998 à Bruxelles, 2005 en Normandie. [Ca m’énerve d’avoir ce point commun avec Dan Brown, mais j’aime bien faire parler les chiffres. Je sais, c’est pas rationnel du tout, honte à moi.] Ensuite parce que les conditions n’étaient pas les mêmes. D’une part c’était moi qui recevais, ce qui veut dire passer un certain temps en cuisine et autres tâches d’intendance. D’autre part et surtout, je suis absolument incapable de me lâcher en présence de l’Homme. Donc je savais à l’avance qu’il n’y aurait pas de roulage par terre en braillant « Comme d’habitude », pas de vautrage sur mes petits camarades, pas de sieste en tas, pas de discussions avinées jusqu’à 6h du mat’, pas de léchage de champ’ renversé sur table et autres joyeusetés quelque peu nuisibles à mon image de marque mais ayant le mérite de faire rire tout le monde.

Le vendredi et le samedi furent effectivement très moyens. Entre Autre Moi affligée d’une bonne grosse crève, Junior barbouillée et quasi incapable d’avaler quoi que ce soit, Kris dans sa plus belle imitation d’insupportable môme de 7 ans et l’Homme dans son propre rôle qu’il joue si bien (adulte, désespérément adulte), je m’apprêtais à classer tout le week-end dans la catégorie des soufflés qui ne montent pas. [En plus, ma robe a bel et bien explosé. Deux fois. C’est juste un détail, mais c’est vexant. J’en suis quitte pour me remettre au régime – et vite. Dans ma prochaine vie, ou je suis un homme doté du métabolisme de Guy l’Eclair, ou le sosie de Carla Bruni. Sinon, je reviens pas.]

Et puis le dimanche, la magie a fini par prendre. Allez savoir pourquoi. Merci en tout cas à l’inventeur du Pictionnary qui nous aura valu quelques superbes fou-rires et des vidéos hautement compromettantes. Je ne pourrai plus jamais entendre le mot « culbuter » sans l’écho d’Autre Moi qui hurle quasi dans la foulée « enlacer » et « s*d*miser », ni voir une gourmette sans que s’y superpose l’image de Kris et Vinc en train de faire de la lutte gréco-romaine dans mon salon. Et si j’avais un bidet, je ne pourrais pas m’en servir sans revoir Autre Moi et Vaness accroupies côte à côte dans le vide.

Bref le résultat, c’est qu’à 20h30 je sanglotais sur le quai de la gare. Devant tout le monde. Toute honte bue en même temps que les dernières gouttes de champ’. Et que là je me demande si dans le courant de 2005, j’aurais pas été enlevée par des extra-terrestres et remplacée par un clone à l’insu de mon plein gré tellement je me reconnais plus.

Sauf exception, les commentaires sont désactivés. Si vous voulez poursuivre la conversation, je vous invite à le faire sur la page Facebook du blog.