L’inconnu (ou pas) du Nice-Bruxelles

Hier, dans le TGV Nice-Bruxelles. Je suis assise à une place isolée dans une voiture de 1ère classe (les bizarreries du système de tarification de la SNCF font qu’en période de vacances, les places de 1ère, si réservées 3 mois à l’avance, sont moins chères que celles de 2nde). A la place derrière la mienne, un Anglais n’arrête pas de recevoir des coups de fil sur son portable et y répond d’une voix très forte, sans se donner la peine de sortir sur la plateforme comme il est pourtant demandé de le faire, en 2 langues, sur des affichettes et par des annonces vocales à la sortie de chaque gare.
Sur les nerfs depuis une semaine à cause de mon histoire de syndic, je manque me retourner pour lui donner sèchement une leçon de politesse dans la langue de Shakespeare. Et puis je soupire et laisse filer pour m’absorber dans la lecture passionnante de « L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet », dont je vous parlerai ici très prochainement. Malgré tout, je ne peux empêcher des bribes de ses conversations de pénétrer ma conscience.

– Non, je suis dans le train, je reviens de Cannes. Non, je ne rentre pas à Londres en avion finalement, je vais prendre l’Eurostar à Lille.
Tiens, il doit bosser dans le milieu du cinéma…

– Oui, oui, le film a reçu un excellent accueil. Le public a vraiment adoré. C’était fantastique, je suis très content.
Ah, il doit être acteur. Je me retourne pour lui jeter un coup d’oeil discret. Ses cheveux, sa moustache et sa courte barbe sont d’un blanc presque neigeux. Pas un jeune premier, donc. Plutôt un réalisateur, ou peut-être un producteur? Dommage que je n’ai pas emmené Régis, j’aurais pu lui demander de poser pour un groupie shot entre deux coups de fil qui font chier tout le wagon

– Ah, ma chérie, je n’ai presque plus de batterie. Mais j’ai un rôle qui serait super pour toi. Tu as lu le livre? Non?
Réalisateur, donc. Chouchou pourra peut-être me dire lequel…

Quand le TGV arrive à Lille et que le passager assis derrière moi prend ses bagages pour descendre, j’essaie de le photographier discrètement et ne parviens qu’à ce résultat médiocre:


Chouchou l’a, effectivement, identifié du premier coup. Et les autres cinéphiles parmi vous?

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3 réflexions sur “L’inconnu (ou pas) du Nice-Bruxelles”

  1. C'est ce que je pensais…eh bien si même Mike Leigh dit "chérie" à ses collègues féminines,où va t-on?

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