« L’embellie »

Elle a trente-trois ans; elle est traductrice, n’a jamais voulu d’enfants, et son mari vient de la quitter pour une collègue plus jeune enceinte de ses oeuvres. Soudainement sans attaches, elle décide de partir faire le tour de son pays – l’Islande. C’est alors que sa meilleure amie, hospitalisée en urgence, lui confie pour quelques semaines la garde de son fils Tumi, un petit garçon de quatre ans sourd et malvoyant… 
Deuxième roman paru en français d’Audur Ava Olafsdòttir, « L’Embellie » présente de curieuses similitudes avec « Rosa Candida ». Ici aussi, un adulte se retrouve catapulté un peu à l’insu de son plein gré dans le rôle de parent; et ici aussi, cette responsabilité nouvelle va l’aider à grandir et à devenir pleinement lui-même. Mais là où « Rosa Candida » impressionnait surtout par son atmosphère poétique, à la limite du conte de fées, « L’embellie » est fortement ancré dans le réel, et contrairement à ce que je craignais en attaquant ma lecture, il ne m’en a touchée que davantage. 
J’avoue toutefois une certaine partialité: d’abord parce que j’ai de nombreux points communs avec l’héroïne; ensuite parce que je suis très sensible à l’humour subtil mais omniprésent de l’auteur; enfin, parce que les paysages islandais et leur nuit quasi perpétuelle de novembre-décembre sont quasiment un personnage à part entière du récit. A eux seuls, ils auraient suffi à m’envoûter et à me faire apprécier « L’embellie ». De la même façon, le road trip singulier, symbolisant le voyage intérieur de cette femme qui me ressemble tant, aurait suffi à me tenir en haleine malgré une quasi-totale absence d’action au sens habituel du terme. Conjugués, ces deux éléments donnent à « L’embellie » une force et une maturité qui m’ont presque fait oublier le charme étrange de « Rosa Candida ». 

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11 réflexions sur “« L’embellie »”

  1. Je suis au milieu de la lecture de 'Rosa Candida'. Et j'aime cette ambiance particulière et les touches discrètes d'humour. Merci pour ce billet: 'L'Embellie' partira sans doute an vacances avec moi dans 3 jours ;o)

  2. J'aime bien l'expression 'charme étrange' que tu utilises pour qualifier 'Rosa Candida'. Je viens de le finir…et je ne crois pas l'avoir aimé. Quoique. A vrai dire, je me suis plutôt ennuyée..tout en savourant la poésie des personnages. Vraiment, je m'interroge…je n'ai pas d'avis tranché (chose très rare en ce qui me concerne ;-)Seule indication qui me fait penser qu'au final, c'était plutôt une déception: malgré ton bel article, je n'ai pas du tout envie de lire 'L'embellie', pas tout de suite en tout cas…

  3. Si tu n'as pas aimé Rosa Candida, tu peux te dispenser de lire l'Embellie, je pense!

  4. Tasha Gennaro

    Jusque là j'hésitais entre Rosa Candida, qu'une amie me conseille fortement, et L'Embellie, parce que j'avais déjà lu un billet très positif. La différence que tu établis entre les deux (L'Embellie plus ancré dans le réel) me fait pencher pour L'Embellie!

  5. Je confirme : ce roman arrivera sur ma PAL dès que j'aurai touché ma paye.

    Mélusine

  6. Merci, c'est définitif, je vais me le procurer.
    J'ai voulu déjà la dernière fois que tu en as parlé mais impossible de me rappeler ni du nom du livre ni de celui de l'auteur. J'avais juste Rosa et Olaf en tête, tout en me demandant pour ce dernier si je ne confondais pas avec le-mari-de-Anya-dans-Buffy.
    Bref, merci de donner envie de tapisser ma chambre avec encore plus de livres.

    Alice

  7. … Fini par acheter Rosa Candida car L'embellie n'existe pas en poche encore. Et justement, je ne voulais simplement pas déballer ma vie mais te demander si les auteurs (et traducteurs, donc) touchent des droits sur les versions poche. J'espère que la question n'est pas trop saugrenue, c'est parce que j'ai lu/entendu ça je-ne-sais-plus-où et que ça m'a choquée depuis.
    Merci pour toute réponse ^^

  8. Ah ben non, L'embellie vient juste de sortir en première édition, l'éditeur actuel va attendre de l'avoir amorti un peu avant d'envisager une version poche! Pour la rémunération des traducteurs, nous touchons bien des droits sur les poches, mais nous ne les percevons qu'à partir du moment où l'à-valoir perçu sur l'édition originale a été "rattrapé": autrement dit, il est rare que les poches nous génèrent des rentrées d'argent supplémentaires.

  9. Oui, j'ai compris en le voyant présenté en vitrine à la Fnac.
    Bêtement, j'ai cru que l'image dans ton article montrait un poche des éditions Serpents à plumes (qui sort toujours de bons trucs donc j'y vais les yeux fermés).
    Merci pour l'explication, je comprends mieux. Ca m'incite à acheter en grand format mais en même temps, c'est dur pour mon portefeuille et c'est pas facile à transporter. Brefouille, merci encore.

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