
Oui: encore du Marvel porté à l’écran; encore une histoire de super-héros. Mais ici, on oublie les combinaisons en lycra moulantes, les pouvoirs flashy, la nette prédominance masculine, les méchants manichéens qui veulent juste devenir maîtres du monde et les gentils altruistes qui cherchent juste à les en empêcher. Jessica Jones est détective privée, le genre alcoolique qui moisit dans un bureau miteux d’un quartier glauque de New York. Souffrant de syndrome post-traumatique, elle n’aspire à sauver personne d’autre qu’elle-même – ce qui n’est déjà pas simple quand tout lui rappelle avoir été manipulée de la plus horrible façon par l’effrayant Kilgrave. Pour la protéger, elle a éloigné d’elle l’unique personne qu’elle aime vraiment: sa soeur adoptive Trish, célèbre présentatrice d’une émission de radio à succès. Mais un jour, Kilgrave ressurgit dans sa vie d’une façon si choquante que Jessica n’a plus le choix. Pour se libérer de son emprise, elle va devoir le traquer et l’empêcher de nuire définitivement. Le problème, c’est que son ennemi peut obliger n’importe qui à exécuter ses volontés les plus atroces…
Parmi les gens de mon entourage qui ont regardé « Jessica Jones », je n’ai vu que deux types de réaction: on adore ou on déteste. Il faut dire que l’atmosphère de la série est excessivement noire – d’entrée de jeu, un générique très réussi donne le ton tout en rappelant les origines bédéesques du personnage; la première moitié des 13 épisodes a un rythme dont la lenteur peut agacer, et quand l’action commence enfin à se précipiter, ça devient très gore par moments. Donc, je comprends qu’on puisse ne pas accrocher. Mais à côté de ça, le thème du viol est traité d’une façon magistrale à travers les pouvoirs mentaux de Kilgrave. La notion de consentement, les effets à long terme sur les victimes sont explorés de manière imagée et particulièrement frappante. Je trouve que « Jessica Jones » mériterait d’être vu rien que pour ça.
Cela dit, les autres éléments qui la composent ne déméritent pas. Krysten Ritter, jusque là surtout vue dans des rôles de jeunes femmes farfelues, campe une héroïne superbement tourmentée par ses démons; David Tennant alias Kilgrave réussit à être flippant à souhait tout en inspirant une pointe de doute et parfois même de pitié au spectateur; Rachael Taylor est parfaite en présentatrice radio sans pouvoirs, mais pourvue d’un coeur d’authentique héroïne et du tempérament badass qui va avec; Mike Colter ne fait pas précisément mal aux yeux et aura, en tant que Luke Cage, sa propre série Netflix un peu plus tard; Carrie-Anne Moss est l’avocate lesbienne über-bitch qu’on aime trouver aussi détestable qu’un homme de pouvoir le serait à sa place (dans le comics, son personnage est d’ailleurs de sexe masculin).
Certes, l’histoire comporte quelques incohérences et une intrigue secondaire dont je me serais personnellement passée, mais j’ai adoré la façon dont la tension s’épaissit d’épisode en épisode, et les dilemmes présentés sont parfois tout à fait épouvantables. C’est aussi très agréable d’avoir une série complète en 13 épisodes, sans devoir attendre un an pour obtenir des réponses aux questions laissées en suspens. Il est néanmoins possible que « Jessica Jones » revienne ultérieurement sur Netflix – et si c’est le cas, je serai au rendez-vous!
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On a fini de la regarder juste avant les vacances de Noël, j'ai adoré. Pourtant je ne suis pas Marvel du tout, série noire pas vraiment et gore pas du tout mais j'ai adoré quand même!
Ah je suis bien curieuse de la voir cette série
Mais pour l'instant je regarde "Don't trust the bitch in appartement 23"; ça va me faire bizarre de voir Krysten Ritter dans le rôle de Jessica Jones je crois ^^
J'ai adoré également ! Une atmosphère génialement glauque et des nuances qui font du bien: on peut se détendre sans devenir con devant une série !
Par contre, si je trouve le jeu de l'actrice souvent très juste, il est parfois stéréotypé dans le style "rien à cirer de toute façon je suis foutue", surtout dans sa dégaine.
J'attends également la saison 2 de pied ferme !
J'ai aimé même si certains personnages, comme celui de Will ne m'ont pas plu. Si au départ, je suis arrivée sur cette série pour savourer la prestation de David Tenant, que j'ai toujours trouvé excellent, je l'ai très vite oublié pour savourer cette série dans son ensemble.
C'est justement l'intrigue secondaire liée à Will que je n'ai pas aimée, ça tombait un peu comme un cheveu sur la soupe.
J'ai dévoré cette série en quelques jours à peine, j'ai adoré le côté torturé de l'héroïne, tout comme le sujet de la manipulation traité tout au long de la série…
Je partage totalement ton point de vue : j'ai ADORE! Rien à ajouter.