
A une époque pas si lointaine, j’achetais des fringues comme si toutes les usines textiles du monde risquaient de disparaître du jour au lendemain. Je dépensais des sommes folles pour des vêtements et des chaussures que, dans la moitié des cas au moins, je ne portais jamais parce qu’ils ne m’allaient pas si bien ou que ce n’était pas mon style en fin de compte. Parfois, je ressortais un pull ou une paire de sandales du fond de mon placard où ils gisaient oubliés depuis des années, et je les regardais comme on regarde le porte-serviettes en coquilles Saint-Jacques qu’on trouvait charmant sur le port de Mykonos: en me demandant par quel démon du mauvais goût j’avais été possédée au moment de passer en caisse.
Depuis, j’ai heureusement développé un esprit plus critique et une méthode plus sélective pour éviter l’engorgement de mes armoires. Je n’achète plus une fringue que si:
– elle me va vraiment bien (elle ne me boudine nulle part, ne poche pas dans le dos, et je me sens jolie quand je me regarde avec dans la glace)
– elle peut facilement se coordonner avec le reste de ma garde-robe (quasi exclusivement composée de noir, de rouge, de gris, de kaki et de violet, dans un style pseudo-rétro ou vaguement motard)
– elle correspond à la vie que je mène (les talons de 12 cm et les robes de princesse, c’est pas que j’aime pas, mais je ne vois vraiment pas où et quand je les porterais)
– elle est confortable et facile à entretenir (pas de trucs qui se lavent uniquement à la main, ou qui doivent impérativement être repassés).
Moyennant quoi, ça fait quelques années qu’il ne m’arrive plus que très rarement de regretter un achat. Les derniers vêtements que j’ai donnés, c’est parce que je ne rentrais plus dedans.
Hélas, le problème de boulimie consommatrice dont je croyais m’être débarrassée n’a fait que se déplacer sur les livres. Je suis tout le temps en train d’en acheter. Et c’est vrai que j’en lis beaucoup, mais j’estime qu’environ un quart de mes achats finiront par partir chez Pêle-Mêle sans avoir été ouverts, et un autre quart environ après avoir été lus partiellement et sans plaisir. Parce que leur sujet ne m’intéressait pas tant que ça en fin de compte. Parce qu’il correspondait à une envie du moment qui m’est passée très vite. Parce que j’ai prêté l’oreille à des critiques élogieuses dont les auteurs n’avaient visiblement pas les mêmes goûts que moi. Parce que le style de l’auteur m’a très vite insupportée. Parce qu’ils sont arrivés dans ma PAL à un moment de grand encombrement et que n’ayant pas été lus tout de suite, ils ont perdu leur attrait à mes yeux.
J’essaie de limiter les dégâts en achetant surtout des poches, et en parcourant les premières pages de chaque roman en librairie. Mais la vraie cata, ce sont les bédés. 20 ou 25€ pour un roman graphique terminé en une demi-heure, ça va encore quand j’aime beaucoup, mais dans le cas contraire, je râle vraiment. Et l’excuse « Oui mais je soutiens le secteur de l’édition » s’envole assez vite quand je convertit mon budget lecture mensuel en billets d’avion. Surtout que je conserve de moins en moins d’ouvrages (vu que je les relis rarement et ne souhaite pas m’encombrer).
Alors certes, la lecture est mon loisir numéro un et elle le restera quoi qu’il arrive. Et j’aime avoir un petit stock de livres d’avance pour pouvoir choisir en fonction de mon humeur au moment d’en entamer un nouveau. Mais dès que j’entre dans une librairie, je deviens une sorte de monstre bavant et écumant, aussi incontrôlable qu’une gamine dans un magasin de bonbons. Je veux celui-là, et celui-là, ooooooh, et celui-là aussi. Je prête à tous le pouvoir, sinon de changer ma vie, au moins de me faire passer quelques heures délicieuses ou instructives en leur compagnie. Trop souvent, je me trompe. Et contrairement à ce qui s’est passé avec les fringues, je ne parviens pas à établir de check-list efficace pour mettre un frein à ma voracité aveugle.
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Et une inscription en bibliothèque, y as-tu songé ? Voire en bibliothèqueS, il n’y a aucune limite ! Même quand c’est payant, c’est rentabilisé dès le premier jour… Et de nos jours , la plupart des bibliothèques sont informatisées (vive la réservation, et la prolongation d’un emprunt de chez toi ), voire disposent d’une boîte de retour si tu ne peux pas passer à l’heure d’ouverture …
Et puisque tu relis rarement un livre, cela devrait te convenir, non ?
Tu pourrais réserver tes virées en librairie aux « valeurs sûres » et aux nouveautés que tu ne veux vramient pas attendre… (ou à la VO, car là, c’est vrai, les biblios pèchent souvent …)
Et l’avantage, c’est que tu peux te laisser tenetr par des auteurs inconnus sans aucun risque…
J’ai fait de sacrées belles découvertes comme ça…
Signé : une ex-acheteuse compulsive de livres, freinée par la diminution des moyens, devenue un vrai rat de bibliothèque.
PS : Je viens de dévorer "La maison des feuilles », de Mark Danielewski. C’est particulier, mais bon sang, quel bouquin ! Tu connais ?
Je résiste à l'envie de m'acheter une tonne de livres à chaque passage dans une librairie.
Ce n'est pas évident vu mon amour pour les livres mais je me suis rendu compte comme toi qu'en en ayant trop dans ma PAL, certain ne me plaisait plus au moment de les lire.
Je me contente dorénavant d'en acheter maxi 4 ou 5 à la fois.
Hier ce fut 2.
Victoire
Sophie
Ha ha ha ! Je n'ose pas compter ce que je dépense en bouquins tous les mois, je crois que je ferais une attaque… Et à quelques semaines de déménager, ma plus grande angoisse est de ne pas pouvoir emmener mes bouquins par manque de place dans le futur appart. Je vais évidemment faire un tri et essayer d'en revendre ou d'en donner certains, mais il y en a une très grosse partie de ma bibliothèque dont il va m'être impossible de me séparer et que je vais devoir stocker en attendant de pouvoir la retrouver…
J'ai envoyé ce strip à ma meilleure amie hier, qui a un peu le même problème de dépenses avec les livres, je pense qu'il te plaira : https://twitter.com/SarahCAndersen/status/694905848053809153
Je l'ai publié hier soir sur mon mur FB ^^
Je suis dans le même cas !! Mais je me suis imposée une règle : je n'achète plus que des formats poches, parce que 25€ le roman je trouve ça excessivement cher et en plus, comme je lis dans mon lit avec mon livre à bout de bras au dessus de ma tête, ça devient vite lourd et inconfortable (même si je me dis que c'est bien, que je fais du sport de cette manière, ça ne suffit pas).
Et aussi j'essaie d'acheter le plus souvent en seconde main, mais ce n'est pas toujours facile car les nouveaux livres ne sont pas disponibles de suite. Même si au Pele Mele de Waterloo, on trouve pas mal de nouveautés je trouve…
L'autre domaine où je suis dépensière également, ce sont les voyages. Mais ça c'est une autre histoire !
Dans le même cas que toi, mon astuce a été radicale, je ne rentre plus dans les librairies… C'est dur mais au moins, je ne craque pas !
Idem pour moi, dès que j'entre dans une librairie, je ne réponds plus de moi :p
Bon et en même temps, si tout le monde était comme nous, le secteur de l'édition serait florissant et je pourrais peut-être obtenir une augmentation
Moi, je suis inscrite à plusieurs bibliothèques.
Chez moi ça s'est calmé en me rendant compte qu'une bonne partie des achats ne serait jamais lue. Bon après, je suis collectionneuse qu'acheteuse compulsive aussi ! Et perso, me fixer un objectif (diminuer la PAL de moitié, donc de 110 à 50) a l'air de marcher tant que j'ai du stock !
Hello, moi ce qui me préserve de la boulimie d'achat livresque, c'est le fait de savoir que je peux le retrouver quand je veux (en général),ce n'est pas comme les fringues ou les bibelots, par exemple, un livre est plus rarement épuisé… du coup j'ai une pal mais virtuelle, je garde en mémoire un titre et je l'achète quand je n'ai plus rien à lire, en général j'achète 2 ou 3 livres (je parle des romans) à la fois, pas plus (avec des exceptions, notamment lors des braderies, mon grand plaisir étant de tomber justement sur un titre de cette pal virtuelle)
Ah mais c'est qu'une PAL virtuelle, j'en ai une aussi! 23 titres actuellement, mis de côté sur Amazon
Je suis comme vous Armalite, j'aime beaucoup la mode je suis donc inscrite à un cours de couture mais depuis que j'ai pris de l'âge et que je ne trouve plus facilement ma taille, je ne rentre pratiquement plus dans les boutiques de fringues. Ça m'ennuie.
Lylou
Par contre la FNAC est à côté de chez moi et j'adore chercher LE livre qui me plongera dans un autre monde pendant plusieurs heures. Je ne prends que des livres de poche donc pour les nouveautés je suis obligée de patienter. Dommage que nous n'habitons pas côte à côte. Je rêverais d'avoir un majordome qui gérerait mon quotidien (vaisselle, cuisine, repassage, course…)pendant que je serais blottie dans un coin avec toute une pile de livre, de carnet de note, de feuille de dessin,stylos et crayons autour de moi. Oui, on peut toujours rêver!
Et les bibliothèques? Ici en Italie il n'y a en a pas beaucoup mais en France et en Belgique c'est bien différent. Pourquoi ne pas s'abonner dans plusieurs d'entre elles? Surtout pour les BD ça peut être intéressant et n'acheter que les plus belles que l'on veut garder?
Acheter des vêtements a quasi toujours été une corvée (sauf certains séances shopping joyeuses en bonne compagnie), mais j'ai rarement été en ville sans entrer dans une librairie. Parfois, juste pour rêver, souvent pour m'offrir un ou 2 livres.
Le problème dans ma campagne reste l'encombrement (on peut donner à une recyclerie, qui en revend quelques uns), alors petit à petit, je suis allée de plus en plus régulièrement à la bibliothèque et j'y trouve mon compte. Ma bibliothèque propose des services pratiques : prolonger en ligne, réserver, il y a un club de lecture, des coups de coeur…
J'ai beaucoup de mal à résister aux romans graphiques aussi, heureusement, c'est un genre apprécié à la médiathèque, et je peux donc en lire plus que nos moyens nous le permettraient.
Mais j'aurai toujours envie d'acheter un roman très aimé, pour le prêter, le partager, le recommander.
J'ai tenté l'expérience de la médiathèque il y a quelques années, ce que je voulais n'était jamais disponible et ça m'a vite gonflée.
Elmaya: (je viens juste de repêcher ton commentaire dans mon dossier spam, je ne sais pas pourquoi) Oui, je connais La Maison des Feuilles, je l'ai lu il y a une douzaine d'années et il m'a fait une très forte impression mais environ 90% des gens que je connais qui ont essayé de le lire l'ont trouvé super chiant et abandonné assez vite!