Admirez ce splendide humérus
Fin janvier, pour la première fois, j’ai réussi à faire un exercice assez difficile à l’aerial yoga. Pour les gens qui font du fitness: vous voyez ce qu’est une planche latérale? Bien; maintenant, imaginez que vous la faites avec la jambe du dessus suspendue, par la cheville, à une hauteur équivalente à celle de vos genoux quand vous êtes debout, et qu’une fois en appui sur un seul bras, vous tendez la jambe de dessous en l’air devant votre buste pour attraper votre pied avec votre main du dessus. Et que vous restez comme ça pendant 3 à 5 respirations. Je galérais avec ce truc depuis septembre, et voilà que ça y est, j’y arrivais! Ma prof m’a même félicitée.
Quelques heures plus tard, j’ai commencé à avoir hyper mal à l’épaule et au coude gauches chaque fois que je levais le bras. Je me suis dit: « Bon, tu as un peu trop présumé de ta musculature embryonnaire, c’est pas grave, ne force pas dans les jours qui viennent et ça va passer. » Quand je suis malade ou souffrante, ma réaction par défaut, c’est d’attendre que ça guérisse tout seul. Comme je suis solide, ça marche en général assez bien.
Puis les jours se sont changés en semaines. Non seulement la douleur ne passait pas, mais elle empirait et remontait le long de mes cervicales. Je ne pouvais plus m’habiller, sortir mes cheveux de l’intérieur de mon manteau ou attraper quoi que ce soit sur une étagère sans frémir et grimacer. Quant à porter quoi que ce soit de plus lourd qu’un petit sac à main de ce côté-là, il ne fallait plus y penser. J’ai conclu que j’avais dû me faire une belle tendinite, et au bout d’un mois, je me suis décidée à aller consulter mon généraliste pour qu’il me prescrive des anti-inflammatoires.
Mon généraliste m’a fait ce qu’on appelle un palm test et prescrit une radiographie assortie d’une échographie de l’épaule gauche, pour voir de quoi il retournait réellement. Le seul double rendez-vous disponible avant qu’il ne parte en congés plusieurs semaines tombait à deux jours de la date de remise de mon énorme trad (terminée, elle devrait faire dans les 1140 pages) et m’obligeait à me rendre dans une clinique de l’autre côté de la ville. Investissement: au moins trois heures du précieux temps qui me restait. Tant pis, je voulais en finir, recommencer à bouger normalement et à aller à l’aerial yoga – fût-ce sans retenter les planches latérales à l’avenir.
Hier en fin d’après-midi, donc, j’ai vu un charmant radiologue qui m’a demandé de lui montrer dans quelles positions j’avais mal. Et là, grand moment de solitude. J’ai eu beau faire rouler mon épaule, tourner et plier mon bras dans tous les sens: rien. Nada. Nichts. Des nèfles. Même pas une petite gêne symbolique. Le gars a dû me prendre pour une illuminée qui aimait gaspiller son temps et l’argent de la sécurité sociale. Je me suis rhabillée en bredouillant des excuses incohérentes et j’ai filé avec mes radios où toute lésion brillait par son absence. Je me suis dit que bon, au moins, ce n’était pas une capsulite comme ma mère en a eu une, que j’échappais au combo intervention chirurgicale et immobilisation subséquente pendant un mois et demi, et que de toute façon, si le ridicule tuait, je serais déjà morte plus de fois que Kenny dans South Park.
Après, je suis passée chez Sushi Shop m’acheter des makis pour fêter ça; je suis rentrée chez moi et une fois installée sur le canapé avec mon bidon plein de riz et un bon bouquin, je me suis rendu compte que j’avais de nouveau mal au bras. Surtout au coude, en fait.
Sérieusement, l’univers?
Bon, pour être honnête, la douleur est beaucoup moins forte que les semaines passées. Si je réfléchis bien, il me semble qu’elle a commencé à diminuer juste après la visite chez mon généraliste – sauf que comme j’étais hyper focalisée sur mon boulot, je n’y ai pas vraiment fait attention. Donc, je vais continuer à me ménager de ce côté jusqu’à ce que ça passe, point. Je serai Batman, un T-shirt mis à sécher au soleil ou même une banane pendant les cours d’aerial yoga, mais j’éviterai de me prendre pour les biscottos de Jean-Claude Van Damme jusqu’à nouvel ordre (et sans doute même après).
Sauf exception, les commentaires sont désactivés. Si vous voulez poursuivre la conversation, je vous invite à le faire sur la page Facebook du blog.
Est-ce que tu as la même posture de travail quand tu es à Bruxelles que quand tu es à Ton Patelin ?
Parfois il faut chercher dans les mauvaises postures qui entretiennent les inflammations. La répétition de certains mécanismes entraînent une inflammation mineure que tu ne sens pas forcément et en cas d'effort elle ressort très fort. Il suffit ensuite de quelques jours de postures différentes pour que ça redevienne latent. C'est peut-être une piste à suivre ?
Courage <3
J'y ai pensé aussi! Je n'ai pas la même chaise et pas non plus le même matelas, les deux sont plus durs à Monpatelin…
Peut-être que des médecines alternatives pourraient aider ?
Tu sais au moins qu'il n'y a rien sur les radios, pas d'opération en vue, c'est cool. Courage pour les derniers jours/heures sur ta grosse traduction !
Sunalee: les médecines alternatives? Celles que je tiens pour aussi sérieuses et efficaces que les faits de la même appellation?
Je pense que le radiologue t'a posé la question car il pensait peut-être à une tendinite et C peut-être le cas même si ce n'est pas visible sur les radios. Et il envisageait peut-être de te prescrire une IRM. En tous les cas, le mieux est de ne pas forcer pendant un certain temps. Les tendinites sont douloureuses même si elles ne sont quasiment pas visibles ou alors avec des examens poussés. Prends bien soin de toi Armalite.
Les lois de la vexation, j'ai aussi des douleurs dans l'épaule. Lorsque je me suis résolue à demander à mon medecin des séances de kinésithérapie et que ai du expliquer quel mouvement me faisait mal, nada pas de douleurs…. Par contre le yoga m'aide à les mettre en sourdine un temps