
Lundi:
★ Des choses tristes ou dures arrivent autour de moi. Comme elles ne m’appartiennent pas, je ne vais pas en parler ici. Mais clairement, ça donne un drôle de goût à ce début de semaine où la météo pourtant si douce donnerait envie de se laisser aller à l’optimisme.
Mardi:
★ Grève générale. Zéro TER entre Monpatelin et Toulon, mais les bus circulent normalement sur ma ligne. Je ne suis donc pas obligée de reporter mon rendez-vous chez ma dentiste – ce qui m’arrange, parce que j’avais un petit souci que ça m’aurait embêtée de laisser traîner. Coût de l’opération: 50mn aller et autant retour dans un véhicule bondé dont les cahots me filent la gerbe. Ca en valait quand même la peine.
★ Puisque je suis à côté, j’en profite pour faire un tour au Carrefour Mayol nettement mieux approvisionné que celui de Monpatelin, et acheter des bricoles que je ne trouve pas ailleurs. Je suis choquée par le nombre de magasins définitivement fermés dans la galerie marchande. Même le point presse a disparu. Que va devenir ce très grand centre commercial implanté en centre-ville, où tout Toulon se bousculait quand il a ouvert à la fin des années 80?
Mercredi:
★ Mon primeur a eu toutes les peines du monde à se procurer la grenade que je lui ai commandée dimanche. « Vous allez rire, je me suis trompée: ce qu’il me fallait pour ma recette, c’était des airelles », j’avoue, contrite. « Ah, c’est… pas du tout la même chose », fait sobrement remarquer mon primeur, qui doit me prendre pour une gourde intersidérale. Bien entendu, j’achète quand même la grenade chèrement acquise. J’en mettrai des grains sur une salade or something.
★ L’escadron habituel du RN est de retour sur le marché de Monpatelin. Quand un aimable retraité tente de me refiler un de leurs torche-cul tracts, je suis trop prise au dépourvu pour lâcher autre chose que le « Aaah non, merci » le plus glacial de mon répertoire. Trois pas plus loin, je regrette de n’avoir pas plutôt répondu qu’il gèlerait en enfer avant que je vote pour des fafs. Je me le garde sous le coude pour la prochaine fois.
Jeudi:
★ Entre la Ritaline qui l’aide à se concentrer (mais lui a fait perdre 4 kilos en une semaine et l’empêche de s’endormir le soir) et les révélations foudroyantes de sa dernière séance d’EMDR, Chouchou avance à grands pas. On ne sait pas encore vers quoi, mais on croise les doigts.
Vendredi:
★ Un vent à décorner les boeufs me réveille vers 5h30. Un peu tôt pour me lever et commencer ma journée. Je mets des bouchons d’oreille et me rendors. Mais du coup, il est déjà presque 8h quand je finis par émerger. Et je dois garder les volets de mon bureau fermés pour ne pas qu’ils battent contre la façade. Pas ma journée la plus productive de la semaine.
Samedi:
★ Avant 9h, j’ai ouvert un PEL auprès de ma banque, confirmé au Trésor Public que j’occupais effectivement le bien immobilier pour lequel je paye des taxes foncières (en France, c’est obligatoire depuis le 1er janvier; si vous êtes propriétaire de votre logement, allez faire un tour sur votre espace personnel du site des impôts) et envoyé un mail à la CPAM pour demander à ce que mon diagnostic d’autisme soit inscrit dans mon dossier médical partagé.
★ Dès l’ouverture de la Poste et des commerces, je sors faire quelques courses dans le village. Sur la façade de l’église, une banderole clame « Le miracle de la gratuité ». Pour une fois que la religion propose un truc enthousiasmant! Je m’approche. Ah non, c’est « Le miracle de la gratitude ». Ca m’apprendra à sortir sans mes verres progressifs.
★ Un homme à la barbe grise touffue fait la manche assis devant l’entrée de la supérette. Quand je dépose une pièce dans son chapeau, il lève la tête pour me remercier. J’ai un choc en reconnaissant ses yeux très bleus et son sourire chaleureux. Il y a quelques années, alors qu’il n’arborait encore qu’une moustache, il était toujours debout à l’entrée de la Poste ou de la boulangerie de la place. Puis il a disparu, et j’ai eu envie d’imaginer que ses conditions de vie s’étaient améliorées. Ca me fait mal au coeur de le revoir là, ce monsieur à l’air si gentil. (Du coup, pour le miracle de la gratitude, on repassera.)
Dimanche:
★ La tempête est finie. Bonheur de rouvrir les volets de mon bureau après 48h passées à travailler dans le noir.
★ Après avoir fini mon quota de pages, je pars me balader en quête d’un joli mimosa à photographier. La récolte est maigre. Mais au moins, j’aurai fait mes pas dehors aujourd’hui, plutôt qu’entre la fenêtre de mon bureau et celle du salon.
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