
Après une bonne nuit de sommeil, nous petit-déjeunons dans notre studio et, comme nous n’avons qu’une seule chose à faire aujourd’hui, traînons jusqu’à l’heure du checkout. Puis nous rendons la clé et nous dirigeons d’un pas vif vers le musée Bonnefanten (en français: Bons-Enfants), reconnaissable de loin avec sa silhouette de suppositoire géant. Il fait beau mais encore plus froid qu’hier, ce qui n’incite pas à la flânerie.


Le prix de l’entrée est élevé (22€ par personne), mais le musée abrite de nombreuses expositions temporaires très variées en plus de la collection permanente. Comme souvent avec l’art contemporain, beaucoup de choses me laissent tout à fait froide. Cependant, la pêche est bonne aujourd’hui. Je tombe d’abord en arrêt devant l’installation de pyjamas suspendus en travers de l’escalier central, oeuvre émouvante d’une artiste dont je ne parviens à retrouver ni le nom ni la nationalité. Mais elle a grandi dans un pays en guerre, et pendant que sa famille se cachait dans une cave durant les bombardements, sa mère lui faisait découper et rapiécer des trous dans ses pyjamas pour tenir la peur à distance.

La plupart des installations de « Dream on » me plongent dans une immense perplexité teintée d’incompréhension. Mais soudain, je tombe en arrêt devant « A map of days », une fresque remarquable dans laquelle Grayson Perry (dont j’avais déjà admiré « Hold you beliefs lightly » dans le hall d’entrée dès notre première visite ici) représente sa psyché sous la forme d’une ville fortifiée. J’adore vraiment le travail de cet artiste, et il faudrait que je guette d’éventuelles expositions qui lui seraient consacrées.




Plus loin, nous arrivons devant ce qui m’a attirée ici à l’origine: l’exposition de l’artiste textile rom Malgorzata Mirga-Tas. Beaucoup de grands portraits de femmes de sa communauté, suivis par une oeuvre monumentale présentée à la biennale de 2022. Ce sont douze fresques immenses, une par signe du zodiaque, séparées en trois parties: celle du dessus se rapporte à la mythologie grecque, celle du milieu dépeint le signe concerné, celle du bas l’illustre par une scène du quotidien des roms. Il y a du contexte, de la recherche, et c’est accessible à n’importe quelle béotienne (moi). Je suis enchantée.





Le contraste avec le reste de l’étage est assez violent. En pénétrant dans la salle suivante, je lance un « Allons bon, voilà autre chose » déconfit qui fait mourir Chouchou de rire. « On dirait Jean Gabin ».



Nous atteignons ensuite la collection permanente d’art religieux, qui ne m’inspire pas du tout. Nous sommes là depuis presque deux heures; je commence à saturer et à avoir très faim.


Sur le chemin de la sortie, dans le puits central, je tombe sur une autre oeuvre de Grayson Perry dont la présentation trop brève me laisse un peu sur ma faim.

Pour le plaisir, je m’accorde encore quelques minutes de contemplation devant « Hold your beliefs lightly »:




Un dernier tour à la boutique (où je me contente sagement de deux cartes postales), puis nous rebroussons chemin vers le pont Saint-Servais où je pense trouver facilement une géocache virtuelle – et puis en fait, pas du tout. Il fait vraiment froid et nous avons déjà exploré tous les endroits où pourrait se trouver la plaque que nous cherchons. Tant pis, on laisse tomber.


Dans l’avenue de la gare, nous nous arrêtons pour déjeuner au Café Zondag, notre grand classique à Maastricht. Aujourd’hui, je le trouve un peu trop bruyant à mon goût. Mais la pita à l’agneau que j’ai commandée est délicieuse. Il faudrait courir très fort pour attraper le train de 14h15, et le suivant n’est pas avant une heure: nous allons donc nous poser avec un chocolat chaud et deux gâteaux au Starbucks de la gare, où la sono diffuse le « Cruel summer » remarquablement hors saison de Taylor Swift. Après ça, notre voyage de retour se déroule sans histoire.
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